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17 septembre 2007 1 17 /09 /septembre /2007 07:36
L’Église Orthodoxe prend bien des mésures pour la protection de la vie dans le monde contemporain. Parmi ces mésures on peut nommer plusieurs conférences, publications (par exemple celles de père S. Charakas en Grèce, de pères J. Breck et T. Engelgard en EUA, de I. Siluyanova en Russie), les documents sur la bioéthique de toutes les églises orthodoxes (en EOR ce sont «Les bases de la conception sociale de l’Eglise orthodoxe russe», août 2000), les courses spéciales dans les écoles différentes, ecclesiastiques comme séculaires, plusieurs organisations civilisatrices, consultatives et celles de bienfaisance sur les niveaux différents – des patriarchats jusqu’au niveau des diocèses où se manifestent les efforts personnels des croyants. Par exemple on peut appeler la commission sur la bioéthique sous l’Assemblée interparlamentaire de l’Orthodoxie, le Conseil de l’Église et de la société sur l’ethique biomédicale à Moscou. Pour moi surtout est proche l’exemple de l’organisation sociale volontaire l’Association Ouverte Ukrainienne des organisations, groupes et personnes travaillantes avec les enfants qui souffrent des maladies oncologiques. Cette Association à travers sa page de Internet s’occupe de l’accueil de l’argent pour l’aide, de la recherche des donneurs de sang, donne l’information dans les médias etc.
Voici deux citations characterique de «Les bases de la conception sociale de l’Eglise orthodoxe russe»:
«Le développement rapide des technologies biomédicales envahissant la vie de l’homme moderne de la naissance à la mort, ainsi que l’impossibilité de fournir une réponse aux problèmes moraux soulevés dans le cadre de l’éthique médicale traditionnelle, posent à la société une sérieuse interrogation. Les tentatives de l’homme de se mettre à la place de Dieu, en modifiant et en «améliorant» la création de son propre arbitraire, peuvent apporter à l’humanité de nouvelles peines et de nouvelles souffrances. Le développement des technologies biomédicales, dont l’emploi incontrôlé dépasse sensiblement l’interprétation des possibles conséquences morales, spirituelles et sociales, ne peut pas ne pas susciter la profonde préoccupation pastorale de l’Eglise. En formulant son attitude face aux problèmes bioéthiques largement discutés dans notre monde et en premier lieu à ceux qui ont une action directe sur l’homme, l’Eglise s’appuie sur la Révélation divine qui présente la vie comme don incomparable de Dieu, sur le concept de liberté imprescriptible et de dignité de la personne humaine à l’image de Dieu, appelée, «en vue du prix que Dieu nous destine à recevoir là-haut dans le Christ Jésus» (Phil 3, 14), à la perfection du Père Céleste (Mt 5, 48) et à la divinisation, c’est à dire à communier à la nature divine (2 P 1, 4).»
«Les succès dans le décryptage du code génétique créent les conditions d’essais génétiques généralisés dans le but de dégager l’information sur le caractère unique de chaque personne, et ses prédispositions à certaines maladies. L’établissement d’un «passeport génétique», à condition d’utiliser raisonnablement les résultats obtenus, pourrait permettre de corriger le développement de maladies plausibles pour telle personne concrète. Nous sommes cependant en présence d’un réel danger d’abus, où les renseignements génétiques pourraient servir au développement de différentes formes de discrimination. Par ailleurs, la possession d’informations sur la prédisposition héréditaire à certaines graves maladies peut s’avérer une charge psychologique trop importante. C’est pourquoi, l’identification et les tests génétiques ne peuvent être effectués que sur la base du respect de la liberté des personnes.»

– En même temps les défis des technologies nouvelles ont la part positive qui stimule la collaboration créative des églises chrétiennes différentes, comme le dit l’Archevêque d’Athènes et toute la Grèce, Monseigneur Christodoulos: «En ce qui concerne les relations de l’Église de Grèce avec les autres Églises Orthodoxes et les Comités Internationales, il va sans dire, qu’il y a un contact avec le Patriarcat Oeucoumenique, l’Archevêché des Etat Unis, le Patriarcat de Moscou, le Patriarcat de Roumanie, le Patriarcat de Serbie, même avec les groupes individuels des spécialistes aux Etats-Unis, le Royaume Uni, la France, la Chypre, etc. Il faut encore ajouter, que certains membres de notre Commission ont été invités, a plusieurs reprises, par l’Académie Pontificale pour la Vie, pour soumettre le témoignage Orthodoxe. Ainsi le Vatican, a par ailleurs demandé, plusieurs fois, la participation du représentant de notre Commission aux conférences dans le même contexte, pour un échange de vues, au niveau social. Une étroite collaboration entre les Commissions de deux Églises a été développé, sur des dilemmes et le préoccupations qui se propagent suite aux débats et aux décisions réglementaires du Parlement européen dans ce contexte. Enfin, notre Commission se trouve en collaboration avec l’ Église Anglicane, le Conseil des Églises Européennes.»

– Pour resumer brevement la position de l'Eglise Orthodoxe consernant les problemes aigus et discutables de la protection de la vie, les défis de technologies contemporaines – avortement, euthanasie, contraception, clonage, transplantement (therapie fœtal),  ingénierie génétique, nanotechnogies, – c'est dans la plupart des cas la position extremement negative, qui n'accepte pas aucuns compromis. Dans l'Eglise Orthodoxe Russe cette position est partagé par la plupart des prêtre,  tandis que les media Orthodox plus liberals et les dirigeants de l'Eglise cherchent de trouver une position plus flexible consernant les problemes de plannement de la famille et utilisation des technologies modernes. Mais generalement l'attitude de l'Église Orthodoxe la plus repandue consernant ces problemes peut être definie comme sévère. Selon l’apparence on peut dire que l'attitude de l'Eglise Orthodoxe à ces problemes est en generale plus sévère que celle de l'Eglise Catholique Romaine et des églises protestantes.

– Pour parler des causes de cette sévérité, c’est d’abord l’attitude irréconciliable à tout péché, qui est traditionnelle pour les églises orientales, le refus de diviser les péchés graves et legers, le refus de ceder à l’«esprit du temps», de baisser l’idéal haut de la saintété donné par l’Evangile et incarné dans la vie des grands Saints. Pourtant comme une raison complémentaire on peut attirer l’attention sur l’extrême sensibilité de la valeur de la famille, surtout pour les pays de l’Europe Orientale, qui ont subit l’oppression du régime communiste. Dans ce sens sonnent très actuellement les paroles écrites il y a 10 ans par le grand savant et citoyen Sergueï Avérintsev dans l’article «LE MARIAGE ET LA FAMILLE: UN REGARD CHRÉTIEN À CONTRE-TEMPS»:
«Saint Paul dit de la femme qu’elle sera sauvée par sa maternité, à condition qu’elle persévère dans la “dans la foi, l’amour et la sainteté”, et cette fin de phrase est pour les deux époux (1 Tim. 2, 15). Notons que dans l’original grec (tout comme dans d’autres langues anciennes - l’hébreu et le latin) le mot, que nous traduisons comme “foi” signifie aussi fidélité”, de même que dans certains usages du slavon liturgique. Ce ne sont là ni deux homonymes, ni deux  traductions alternatives. Non pas du tout; pour la Bible - autant pour l’Ancien que pour le Nouveau Testament - la foi, c’est justement la fidélité, et le croyant, c’est celui qui est fidèle. Nous reviendrons encore à ce sujet exceptionnellement important quand nous aurons fini de réfléchir sur la phrase de saint Paul. (…) Une mère qui nourrit son enfant en le “plaignant”  (une charmante expression du langage populaire russe) de quoi donc est-elle l’indigne, mais authentique, image? Sans aucun doute, celle de la très pure Maternité de la Vierge Marie; nous oserons chercher encore plus haut. Le vocable vétérotestamentaire qui désigne la “miséricorde de Dieu” est formé de la racine qui désigne le “flanc maternel”; le slavon liturgique a gardé la mémoire de ce lien sémantique dans une expression (à peine intelligible aujourd’hui) qui peut se traduire comme “tendresse des entrailles de Dieu”. (...)Les maîtres en théologie morale professaient, traditionnellement, que la volonté de mettre des enfants au monde était  une condition nécessaire à la justification et à la sanctifi¬cation de la vie conjugale. Ceci est, effectivement, une condition indispensable, mais elle n’est pas suffisante car saint Paul continue ainsi :  “...s’ils restent dans l’amour et la foi...”. (...)  Le plus corporel est, en même temps, un signe de l’invisible spirituel et de sa réalité : telle est la définition du sacrement  chrétien. Il en est ainsi de l’eau baptismale qui nous lave : elle est à la fois signe et réalité de notre invisible purification spirituelle. Il en est ainsi de l’Eucharistie : nous la consommons corporellement, et elle est pour nous le signe du Royaume et sa manifestation réelle. Saint Paul parle du mariage comme d’un sacrement, comme d’un “mystère d’une grande portée” (Eph 5, 32), et c’est ce qu’on peut dire de plus élevé - d’une élévation vertigineuse - sur le mariage puisque, selon l’apôtre, ce “mystère concerne le Christ et l’Église”. Le sens de ces paroles n’est pas toujours intelli¬gible pour nos contemporains : à son point culminant, le mariage est, lui aussi, le signe et la réalité des rapports entre le Christ et l’Église : “Maris, aimez vos femmes comme le Christ a aimé l’Église : Il s’est livré pour elle” (Eph 5, 25).» (La traduction du russe en français a été assurée par Nathalie Sakharova.)

Professeur Konstantin Sigov
Université Mohyla (Kiev)

litera@ukma.kiev.ua
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